Saison
Cette terre reine des foyers d’incendies
Est pleine de cœurs de feu
Ma terre riche de cœurs de courge
Brûle et brûle sans cesse
Pourtant elle donne tout son soûl pour offrir à boire
En bout des journées aux femmes assoiffées
Pour cela même elle sait appeler au secours les pluies
Les grandes pluies de septembre à novembre de mon pays
Cette terre a semé des réseaux d’arbres
Parmi lesquels les enfants retrouvent le temps
De rire courir puis la force de revenir dormir
Sur le sein de leurs mères, confiants, apaisés
La pluie n’est pas le danger pour cette terre
Ni la pluie ni le soleil ne menacent notre terre
Ce sont plutôt des cœurs de feux, des coeurs peureux
Le soleil de mon pays attaqué par les cœurs odieux
La paix vit ici trois cents jours l’année
Elle nous quitte à peine trois mois seulement
A peine trois lunes ensuite la paix nous laisse
Et revient aussitôt les premiers feux allumés
Elle défait alors le pagne des hommes
Prétendus mûrs qui s’adonnaient ivres aux incendies
Aidés de proverbes fabuleux et joyeux anathèmes
Ada Bessomo